"Je n’aurais jamais tenu ces propos" : Yaël Braun-Pivet "gênée" par les propos de François Bayrou sur un "sentiment de submersion" !
Yaël Braun-Pivet s’est dite « gênée » par les propos du Premier ministre, François Bayrou, sur un « sentiment de submersion » migratoire en France.
Publié : 28 janvier 2025 à 14h52 par La rédaction
Les récents propos de François Bayrou sur l'immigration continuent d’alimenter le débat politique. Lors d'une interview sur LCI le 27 janvier 2025, le Premier ministre a évoqué un « sentiment de submersion » migratoire en France, provoquant une onde de choc, y compris au sein de la majorité présidentielle. Yaël Braun-Pivet, présidente de l'Assemblée nationale, a exprimé son profond désaccord, dénonçant des mots qu’elle juge incompatibles avec les valeurs françaises.
Une « submersion » dénoncée ?
François Bayrou, voulant justifier une approche plus stricte de l’immigration, a affirmé que « les apports étrangers sont positifs pour un peuple, à condition qu’ils ne dépassent pas une proportion ». Il a poursuivi en estimant que la France « approche » d'un sentiment de ne plus reconnaître son mode de vie ou sa culture, ce qui, selon lui, nourrit le rejet.
Ces propos ont suscité l’indignation de Yaël Braun-Pivet. Sur BFMTV, la présidente de l'Assemblée nationale a réagi fermement : « Je n’aurais jamais tenu ces propos et ils me gênent ». Elle a rappelé que la France, « de par son histoire, sa géographie, et sa culture », s’est construite par l’immigration, ajoutant : « Le terme de submersion ne fait pas partie de mon vocabulaire ».
Un désaccord profond au sein de la majorité
Malgré les tensions, Yaël Braun-Pivet affirme être « très à l’aise » dans la majorité présidentielle et ne remet pas en question son appartenance au camp macroniste. Toutefois, elle ne cache pas son désaccord sur la manière d’aborder la question migratoire. « Nous devons réguler l’immigration sans naïveté, mais je n’utiliserai jamais ces mots », a-t-elle insisté.
Elle plaide également pour une approche plus large de la question migratoire, dépassant les seuls enjeux d’ordre public : « Qu’on arrête de regarder le sujet uniquement par le prisme du ministère de l’Intérieur. C’est un sujet bien plus vaste. »
Vers une fracture politique ?
Les propos de François Bayrou ont trouvé un écho auprès de certains membres de son gouvernement, à commencer par Bruno Retailleau, ministre de l'Intérieur. Sur France 2, celui-ci a salué les déclarations du Premier ministre, affirmant qu’elles justifiaient « la politique qu’il souhaite mener ». Le locataire Place Beauvau a notamment insisté sur la nécessité de maintenir la régularisation des travailleurs sans papiers comme une « exception ».
À gauche, en revanche, les critiques ont été vives. Cyrielle Chatelain, présidente du groupe écologiste à l’Assemblée, a dénoncé une « perpétuation de fausses idées pour flatter l’extrême droite ». Mathilde Panot, cheffe de file des Insoumis, est allée encore plus loin en comparant les propos de François Bayrou à ceux d’Éric Zemmour. « Ce sont les mots de l’extrême droite », a-t-elle martelé sur France Info, ajoutant que « la France ne sera jamais une nation ethnique. »
Une fracture qui dépasse les mots
Le débat sur l’immigration cristallise des tensions politiques déjà existantes. Si François Bayrou défend sa vision d’un équilibre migratoire, ses termes divisent profondément, y compris au sein de sa propre majorité. Pour Yaël Braun-Pivet, il s’agit d’une question de principes : « La patrie des droits de l’Homme représente quelque chose, et nous devrions en être fiers. »