Périphérique parisien : Anne Hidalgo réaffirme son intention de réduire la vitesse à 50 km/h dès le mois d’octobre !

3 septembre 2024 à 19h05 par La rédaction

La maire de Paris persiste et signe dans son projet de réduction de la vitesse sur le périphérique, une mesure contestée par plusieurs responsables politiques.

Périphérique (circulation Paris)
Crédit : Guilhem Vellut - Wikipédia (CC BY 2.0)

Les automobilistes parisiens devront bientôt lever le pied. Dans une interview accordée à Ouest-France, la maire de Paris, Anne Hidalgo, a réaffirmé son intention de réduire la vitesse maximale sur le périphérique parisien à 50 km/h, et ce dès le mois d’octobre. « Oui, il passera à 50 km/h maximum courant octobre », a-t-elle déclaré, confirmant une mesure annoncée en novembre 2023 dans le cadre du Plan Climat de la ville.

Une décision controversée malgré les oppositions

Cette réduction de la vitesse, qui avait déjà suscité de vives oppositions, notamment parmi les automobilistes et certains responsables politiques, est justifiée par Anne Hidalgo comme étant une « mesure de santé publique » visant à protéger les 500 000 personnes vivant aux abords du périphérique. Elle argue que la diminution de la vitesse contribuera à réduire la pollution de l'air et à améliorer la qualité de vie des habitants.

Cependant, cette initiative n’est pas sans controverse. L'ancien ministre des Transports, Clément Beaune, ainsi que son successeur, Patrice Vergriete, actuellement démissionnaire, se sont tous deux opposés à cette mesure. Patrice Vergriete avait même exhorté la maire de Paris à ne pas « stigmatiser les gens qui sont obligés de prendre leur voiture ». Malgré ces critiques, Anne Hidalgo reste déterminée à maintenir le calendrier prévu.

Une opposition forte de l'État et de la région Île-de-France

Pour que la réduction de la vitesse soit mise en œuvre, Anne Hidalgo devra obtenir l'approbation du gouvernement, ce qui semble incertain à ce stade. L’État, représenté par la Préfecture de Police et d’autres instances, a exprimé à plusieurs reprises son opposition à ce projet, critiquant une décision prise « sans concertation » et sans « étude préalable » démontrant ses bienfaits.

La présidente de la région Île-de-France, Valérie Pécresse, a également critiqué cette mesure, la qualifiant de « sans grand intérêt » et soulignant que, compte tenu des embouteillages, il est déjà rare que les véhicules puissent circuler à plus de 50 km/h sur le périphérique.

Valérie Pécresse s'oppose également à l'idée de maintenir les voies réservées mises en place pour les Jeux Olympiques (JO), qu'Anne Hidalgo souhaite transformer en voies de covoiturage et réservées aux transports en commun après la compétition. « C’est un déni de démocratie qui est en train de se produire », a-t-elle déclaré, rappelant que « 90% des personnes consultées » avaient émis un avis défavorable à ce projet lors des consultations menées par la mairie de Paris.

Les enjeux environnementaux au cœur du débat

Malgré ces critiques, Anne Hidalgo défend fermement ses projets, invoquant des enjeux environnementaux majeurs. « Je rappelle que la France est régulièrement condamnée pour son inaction en matière de pollution de l'air », a-t-elle affirmé.

La maire de Paris semble prête à aller jusqu'au bout, même si cela implique d'aller à l'encontre de la volonté de l'État. Dans l'interview, elle indique avoir demandé au président Emmanuel Macron de ne pas revenir sur la sanctuarisation de la voie olympique après les Jeux, désormais destinée au covoiturage.

Une menace de poursuites judiciaires

En réponse, Valérie Pécresse n'a pas exclu d'entamer des poursuites judiciaires en cas de « conséquences calamiteuses » résultant de ces mesures. Elle critique également la mairie de Paris pour n'avoir pas mené à bien d'autres projets qui auraient pu contribuer à la réduction de la pollution, comme le renouvellement des enrobés du périphérique ou les projets de couverture du boulevard, auxquels « la ville n'a jamais donné suite ».