Sidaction 2025 : plus de 30 ans de combat mais l’urgence demeure !

Alors que le nombre de nouvelles infections reste élevé, la 31e édition du Sidaction relance l’appel aux dons, à la recherche, et à la prévention.

Publié : 22 mars 2025 à 15h20 par La rédaction

Sidaction 2025
Crédit : Sidaction

La 31e édition du Sidaction s’est ouverte ce vendredi 21 mars 2025, avec une ambition intacte : soutenir la recherche, intensifier la prévention, et rappeler que la lutte contre le VIH est loin d’être terminée. Pendant 3 jours, de nombreuses chaînes de télévision, stations de radio, artistes et bénévoles vont unir leurs voix pour sensibiliser le public et collecter des fonds.

Une situation toujours préoccupante

Près de 200 000 personnes vivent actuellement avec le VIH en France. En 2023, environ 5 500 nouvelles infections ont été détectées, un chiffre qui reflète à la fois une réalité épidémique persistante et une hausse du dépistage.

En effet, 7,5 millions de tests ont été réalisés l’an dernier, soit un million de plus qu’en 2022. Malgré cette vigilance accrue, plus de 10 000 personnes ignoreraient encore leur statut sérologique selon Santé publique France.

Le VIH reste une réalité mondiale : près de 40 millions de personnes vivent avec le virus, et chaque année, plus de 600 000 en meurent, faute d’accès aux traitements.

Un concert pour fédérer et alerter

Comme chaque année, la musique occupe une place centrale dans cette mobilisation. Ce samedi 22 mars, France 2 diffusera à 21h05 le concert « Les stars s’unissent pour le Sidaction », enregistré au théâtre Marigny et présenté par Stéphane Bern.

La programmation, mêlant figures emblématiques et jeunes talents, réunira notamment David Hallyday, Marc Lavoine, Charlotte Cardin, Michel Fugain, Aliocha Schneider ou encore Camélia Jordana. Des duos inédits sur les grands succès des trente dernières années seront proposés pour rappeler, avec émotion et force, que « la lutte doit continuer ».

Line Renaud, cofondatrice et vice-présidente du Sidaction, n’a pu être présente à l’enregistrement. Fatiguée mais toujours engagée, elle a tenu à adresser un message vidéo : « Jusqu’à mon dernier souffle, je serai à vos côtés pour un monde sans sida. (…) L’heure est à la relève et c’est tellement beau à voir ! ».

Un combat toujours à mener

« Nous n’avons pas encore de vaccin », martèle Line Renaud. Et c’est bien là que le Sidaction puise sa légitimité et son urgence. Les dons récoltés permettent de financer des projets de recherche, mais aussi l’accompagnement des malades en France et à l’étranger. En 2024, l’opération avait permis de récolter 3,87 millions d’euros de promesses de dons, un chiffre stable par rapport à l’année précédente.

Pour Françoise Barré-Sinoussi, prix Nobel de médecine et présidente de l’association, la situation reste tendue. Invitée sur France Inter, elle alerte : « On va vers une catastrophe, surtout dans les pays pauvres, mais même les États-Unis risquent d’en subir les conséquences ».

La scientifique dénonce notamment les baisses budgétaires initiées par l’administration Trump, qui affectent gravement la prévention et le traitement à l’échelle mondiale. Elle appelle l’Europe, et la France en particulier, à prendre le relais dans le soutien à la recherche.

Une jeunesse encore mal informée

Le Sidaction 2025 est aussi l’occasion de revenir sur les idées reçues qui perdurent, en particulier chez les plus jeunes. Une enquête commandée par l’association révèle que 42% des jeunes pensent encore qu’un simple baiser peut transmettre le VIH.

D’autres confondent même la maladie avec d’autres virus, ou évoquent un vaccin inexistant. Cette méconnaissance alarme les acteurs de terrain et renforce la nécessité de mener des campagnes d’information ciblées.

Dons et engagement : un geste qui compte

Les dons restent essentiels. Ils peuvent être effectués par téléphone, SMS ou directement en ligne. Chaque contribution alimente des programmes de soins, de prévention, d’éducation, ou de soutien aux personnes vivant avec le VIH.

Le Sidaction, plus de trois décennies après sa création, demeure une campagne de vie, de solidarité et d’espoir. Tant que le virus circule, tant que des enfants naissent avec le VIH, tant que l’accès aux traitements reste inégal, le combat continue. Et chacun, à son échelle, peut en faire partie.