Vers un dégel diplomatique entre la France et l’Algérie ?
Après des mois de tensions, les signaux d’un apaisement se multiplient de part et d’autre de la Méditerranée. Une visite du ministre des Affaires étrangères est en préparation pour début avril.
Publié : 27 mars 2025 à 13h01 par La rédaction
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La relation franco-algérienne, longtemps marquée par des malentendus, semble amorcer un tournant plus constructif. Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, travaille actuellement à l’organisation d’une visite officielle à Alger.
Ce déplacement, attendu début avril, pourrait marquer un pas décisif vers la normalisation des relations entre Paris et Alger, après une période de crispation alimentée par plusieurs épisodes politiques sensibles.
Un terrain diplomatique à déblayer
Les discussions entre les deux capitales ont connu un regain de fluidité ces derniers jours. Une émissaire de l’Élysée s’est discrètement rendue à Alger fin mars, signal fort envoyé dans un contexte encore fragile.
À Paris, en coulisses, le ton a changé : « Tous les messages pour se dire qu’on est prêts à dialoguer les uns avec les autres sont passés. Maintenant, on va essayer de concrétiser tout ça », confie une source diplomatique, citée par Le Figaro.
Si l’ambiance reste empreinte de prudence, l’atmosphère n’est plus aussi tendue qu’il y a quelques semaines. D’un côté comme de l’autre, les échanges semblent s’orienter vers une volonté d’apaisement. Du côté de Paris, Jean-Noël Barrot confirme sa disponibilité pour se rendre à Alger si cela peut « débloquer un certain nombre de situations », comme il l’a déclaré sur BFMTV le 25 février.
Abdelmadjid Tebboune réaffirme sa confiance en Emmanuel Macron
Ce frémissement diplomatique intervient dans la foulée d’une déclaration du président algérien. Lors d’un entretien accordé à des médias publics algériens et diffusé à la télévision nationale, Abdelmadjid Tebboune a tenté de dissocier la situation politique actuelle en France — qu’il qualifie de « capharnaüm » — de sa relation avec Emmanuel Macron. Pour lui, le chef d’Etat reste « l’unique point de repère » dans les échanges bilatéraux.
« Il y a eu, c’est vrai, un moment d’incompréhension », a-t-il reconnu, mais « tous les problèmes doivent se régler soit avec lui, soit avec la personne qu’il délègue, en l’occurrence son ministre des Affaires étrangères ». Une manière de recentrer la relation entre les deux États sur les canaux diplomatiques légitimes, et de mettre fin aux interférences, comme celle du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau.
Une volonté de dépasser la crise
Dans un contexte où les tensions avaient atteint un niveau préoccupant, les gestes posés ces dernières semaines laissent entrevoir une sortie de crise. Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune a tenu à souligner que les deux pays restent, selon ses mots, « deux États indépendants », chacun assumant son rôle sur la scène internationale : « une puissance africaine et une puissance européenne », dirigées par deux présidents appelés à « travailler ensemble ».