Algérie : des réformes majeures pour le secteur automobile dans la Loi de Finances 2025 !

La Loi de Finances 2025 introduit des réformes majeures pour le secteur automobile en Algérie.

Publié : 30 décembre 2024 à 21h32 par La rédaction

Importation voitures Algérie
Importation voitures Algérie
Crédit : Importation voitures Algérie

La publication de la Loi de Finances 2025 dans le Journal officiel marque un tournant pour le secteur automobile en Algérie. Ce texte législatif introduit des réformes importantes, allant de l’encadrement des reventes de véhicules à des ajustements fiscaux, dans le but de réguler un marché marqué par des pratiques informelles et de renforcer les recettes de l’État.

Encadrement strict des reventes de véhicules de moins de trois ans

L’une des mesures phares concerne les véhicules de moins de trois ans importés en Algérie. Ces derniers, qui bénéficient souvent d’avantages fiscaux ou de réductions sur les droits de douane, sont désormais soumis à des restrictions rigoureuses en cas de revente.

Selon le nouveau cadre légal, ces véhicules sont « incessibles pour une durée de 36 mois à compter de leur date de dédouanement ». Toutefois, une revente anticipée reste possible, mais sous condition de rembourser tout ou partie des avantages fiscaux obtenus.

Des modalités de remboursement variables

Les modalités de remboursement des avantages fiscaux liés à l'importation de véhicules varient en fonction du délai de revente. En cas de cession dans les 12 mois suivant le dédouanement, un remboursement total des avantages est exigé. Si la revente intervient entre 12 et 24 mois, le remboursement s'élève à 66 %. Entre 24 et 36 mois, cette proportion est réduite à 33 %. Au-delà de 36 mois, aucun remboursement n'est requis. 

Ces mesures visent à limiter la spéculation sur les véhicules importés tout en encourageant une détention plus longue pour stabiliser le marché.

Ajustements des tarifs des vignettes automobiles

La Loi de Finances 2025 prévoit également une révision des tarifs des vignettes automobiles, qui seront désormais fixés en fonction de l’âge des véhicules. Pour les voitures âgées de trois à six ans, le tarif s’élèvera à 20 000 DZD. Pour celles ayant entre six et dix ans, il sera de 15 000 DZD.

Ces ajustements reflètent une volonté de l’État d’inciter les propriétaires à renouveler leurs véhicules et à privilégier des modèles plus récents, souvent moins polluants.

Objectifs multiples : régulation et modernisation

Alger rappelle que ces réformes ont pour objectif de moderniser le secteur automobile tout en augmentant les recettes fiscales. D’un côté, elles cherchent à encourager une transition vers une flotte plus moderne et respectueuse de l’environnement, de l’autre, elles visent à instaurer davantage de transparence dans un marché encore largement informel.

Cependant, ces mesures pourraient avoir des répercussions sur les prix des véhicules, qu’ils soient neufs ou d’occasion. Dans un contexte où la demande reste forte et l’offre limitée, les nouvelles contraintes fiscales et légales pourraient peser sur les consommateurs, en particulier ceux qui dépendent du marché des véhicules d’occasion.

Une réforme prometteuse, mais des questions subsistent

Si la Loi de Finances 2025 pose les bases d’une régulation accrue du secteur automobile, son succès dépendra de son application concrète et de l’acceptation des différentes parties prenantes. La modernisation du parc automobile algérien et la stabilisation du marché passent par une mise en œuvre efficace de ces mesures.