CAN 2022 : épilogue d’une compétition inédite à l’ère de la Covid-19 !
À quelques jours du coup d’envoi de la Coupe d’Afrique des Nations 2022, la fête risque d’être gâchée faute au variant Omicron qui touche de plein fouet les sélections africaines. De nombreuses infections à la Covid-19 ont été recensées chez les joueurs, ce qui pourrait menacer la tenue de certains matchs.
Publié : 4 janvier 2022 à 10h41 par Fodil
La propagation du nouveau variant Omicron et de la menace des clubs européens de ne pas libérer leurs internationaux compliquent l’organisation de la 33ème édition de la Coupe d’Afrique des Nations, qui se déroulera du 9 janvier au 6 février au Cameroun.
Le 10 décembre dernier, l'Association Européenne des Clubs (ECA) a saisi la FIFA dans un courrier dans lequel elle menace de ne pas laisser les joueurs africains évoluant en Europe d’aller au Cameroun pour la CAN. Les clubs craignent les contaminations à la Covid-19 et les quarantaines qui bloqueraient les joueurs à leur retour.
Le lendemain, dans une interview à l'AFP, le sélectionneur du Maroc, Vahid Halilhodzic, a fait part de ses inquiétudes et a décrit comment certains clubs font pression sur leurs joueurs pour qu’ils ne rejoignent pas leur sélection.
« Les joueurs sont obligés de venir en équipe nationale, mais tous les clubs font tout pour que les joueurs ne viennent pas ; certains ont menacé des joueurs, leur ont dit qu'ils pouvaient perdre leur place, être transférés... », a déclaré le sélectionneur.
Le 21 décembre, le président de la Confédération Africaine de Football, Patrice Motsepe, met fin au suspense et affirme que le tournoi aura bel et bien lieu comme prévu… mais une joie de courte durée pour les sélectionneurs.
La FIFA fausse la préparation des équipes
Alors que les joueurs devaient rejoindre leurs sélections le 27 décembre pour débuter la préparation du tournoi. Dans une lettre publiée le 25 décembre, la FIFA a autorisé les clubs du vieux continent à conserver leurs joueurs jusqu'au 3 janvier inclus. De quoi mettre en péril la préparation de la CAN pour les sélections.
Une décision vivement critiquée par le sélectionneur algérien, Djamel Belmadi : « Je ne sais pas comment prendre cela ni comment l’expliquer. En fait, je peux l’expliquer mais je préfère ne pas le faire pour le moment et laisser plutôt le soin aux journalistes. Mais quand tu prends une telle décision, ça veut dire que tu ne prends pas en considération les préparations des 24 équipes engagées dans un tournoi d’une grande envergure. Par conséquent, on se retrouve avec seulement 15 joueurs pour notre rassemblement » a-t-il déclaré.
Les joueurs fassent à leurs responsabilités
Face à cette décision de la FIFA, certains joueurs, à l’image d’Adam Ounas, sont rentrés en bras de fer avec leur club. L’algérien a décidé de rejoindre le stage de préparation de la sélection algérienne à Doha au Qatar, ignorant la demande adressée par la direction de Naples à la Fédération Algérienne de Football dans laquelle elle formulait le souhait de le conserver jusqu’au 6 janvier.
La menace des dirigeants du SSC Naples
Orpheline de quatre joueurs convoqués pour la compétition, à savoir Kalidou Koulibaly (Sénégal), Adam Ounas (Algérie), Zambo Anguissa (Cameroun) et Victor Osimhen (Nigeria), les dirigeants napolitains menacent les sélections de poursuites en justice.
« Compte tenu de la situation épidémiologique, il pourrait y avoir une action en justice même ces sélections de poursuites en justice » a menacé l’avocat du club napolitain, Mattia Grassani, sur la chaîne CalcioNapoli24.
Le football africain méprisé ?
Mais tous les joueurs ne témoignent pas même attachement pour leur patrie comme Adam Ounas ou encore Islam Slimani.
Le jeune burkinabé, Nasser Djiga, ne sera pas du voyage au Cameroun. Son club, le FC Bâle, n’a pas voulu le libérer pour la compétition. Le joueur de 19 ans a donc décidé de respecter la décision de ses dirigeants et refuse la convocation de sa sélection.
Une affaire qui a provoqué la colère d’Aristide Bancé. « Je rappelle à tous les jeunes joueurs que porter le maillot de sa sélection nationale est l’une des plus grandes fiertés qu’un footballeur pourrait avoir tout au long de sa carrière. Il faut donc éviter de reléguer son pays au second plan », a affirmé l’ancien international du Burkina.
La Covid19 perturbe la préparation des sélections
La multiplication des nouvelles contaminations à la Covid-19 et le variant Omicron menacent cette fête africaine qui regroupe 24 nations.
À la veille du début de stage de préparation à Doha, l’Algérie a officialisé la présence de 3 joueurs testés positifs au coronavirus : Youcef Belaïli, Mohamed Amine Tougaï et Houcine Benyada. Les marocains Badr Benoun et Youssef En-Nesyri sont, eux aussi, positifs à la Covid-19.
La sélection camerounaise a également enregistré 4 cas et, pire encore, la sélection gambienne, qualifiée pour la première fois de son histoire à la CAN, compte 16 cas positifs.
Les conséquences de la Covid-19
Face à cette hécatombe des infections, de nombreux matchs amicaux en subissent les conséquences.
Derniers exemples en date, la Gambie a annulé ses deux matches de préparation face à l’Algérie et la Syrie. La rencontre entre les Lions de l’Atlas et le Cap Vert a également été annulée après que le défenseur Stopira ait été testé positif lui aussi.
Entre la pression des clubs européens et la menace du variant Omicron qui sévit en Afrique australe, la préparation de cette CAN vire au cauchemar pour de nombreux sélectionneurs africains.