Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune : un retour au dialogue après des mois de tensions !
Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune ont convenu d’un retour au dialogue. Une reprise qui pourrait marquer un tournant diplomatique dans une relation fragile mais stratégique entre Alger et Paris.
Publié : 4 avril 2025 à 14h46 par La rédaction
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Le dialogue diplomatique entre la France et l’Algérie semble reprendre après une longue période de tensions. Lundi, les présidents Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune ont échangé par téléphone. Une conversation symbolique, survenue le jour de l’Aïd el-Fitr, qui a débouché sur un communiqué commun annonçant la reprise immédiate de la coopération sécuritaire et migratoire entre les deux pays.
Une relance très attendue
La relation franco-algérienne s’était enlisée depuis l’été 2024. En cause : le soutien affiché par Emmanuel Macron à un plan marocain d’autonomie pour le Sahara occidental. Une position perçue à Alger comme un affront diplomatique. La situation s’est encore tendue à l’automne, avec l’arrestation de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, condamné à cinq ans de prison pour des propos jugés attentatoires à l’intégrité du territoire.
Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, s’est exprimé dès le lendemain de l’appel présidentiel. Devant l’Assemblée nationale, il a insisté sur le fait que la France souhaite résoudre les différends « avec exigence et sans aucune faiblesse ». Il a rappelé que « dialogue et fermeté ne sont pas incompatibles ». Pour Paris, il s’agit désormais de traduire cette volonté en actes concrets.
Coopération migratoire : retour à l’accord de 1994
Au cœur de cette relance, le dossier migratoire. L’Algérie s’engage à appliquer de manière plus rigoureuse l’accord bilatéral de 1994, qui prévoit l’acceptation de ses ressortissants sous obligation de quitter le territoire français (OQTF).
Une réunion entre les préfets et les consuls algériens est prévue dès la semaine prochaine pour examiner les cas individuels. Le ministre de l’Intérieur, partisan d’une ligne dure, y voit une étape décisive : « La coopération migratoire doit être réactivée dans une logique de résultats », a-t-il martelé en déplacement.
Le cas Boualem Sansal en toile de fond
L’incarcération de Boualem Sansal reste un point de tension. Emmanuel Macron a, selon l’Élysée, appelé son homologue à un « geste de clémence et d’humanité ». Pour Bruno Retailleau, l’optimisme est permis : « Il y a bon espoir qu’il puisse revenir », a-t-il déclaré mardi.
Une réunion « inédite » à venir
Dans la foulée de ce réchauffement, le Quai d’Orsay confirme un déplacement de Jean-Noël Barrot ce dimanche 6 avril à Alger. Objectif : concrétiser le rapprochement entre la France et l’Algérie, après huit mois de crise.
Il discutera avec son homologue Ahmed Attaf de la coopération sécuritaire, migratoire, judiciaire, mais aussi du cas de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, condamné à cinq ans de prison.
Abdelmadjid Tebboune : « tous les problèmes doivent se régler avec Macron »
Côté algérien, Abdelmadjid Tebboune a lui aussi montré des signes d’ouverture. Dans une récente interview à la presse locale, il a parlé d’une « crise fabriquée » et s’est dit prêt à apaiser les relations avec Paris. Il affirme vouloir traiter directement avec Emmanuel Macron, ou avec le représentant qu’il délègue à cet effet, en l’occurrence le ministre des Affaires étrangères.
Une relation sous haute surveillance
Si le ton a changé, la prudence reste de mise. Les enjeux sont nombreux : gestion des flux migratoires, coopération antiterroriste, traitement des binationaux, ou encore mémoire coloniale. Le défi, désormais, est de transformer ce frémissement diplomatique en rapprochement durable.