France-Algérie / colonisation : les premières recommandations de la commission mixte d’historiens !
24 novembre 2023 à 16h04 par La rédaction
Quinze mois après sa création, la commission mixte d’historiens franco-algérienne, dédiée à explorer les facettes souvent ombragées du passé colonial entre la France et l'Algérie, a franchi une étape significative.
Cette commission mixte d’historiens franco-algérienne a tenu sa première réunion en présentiel, dans la ville historique de Constantine, marquant un jalon dans le parcours complexe de la réconciliation historique.
Créée en août 2022 lors de la visite du Président français Emmanuel Macron en Algérie, la commission avait déjà esquissé ses premiers échanges par visioconférence en avril dernier.
Son homologue algérien, Abdelmadjid Tebboune, a choisi cinq historiens pour représenter l'Algérie : Mohamed El Korso, Mohamed Lahcen Zighidi, Djamel Yahiaoui, Idir Hachi et Abdelaziz Filali.
Terre d'histoire et de rencontres significatives
La rencontre de Constantine a été un moment de convergence historique et symbolique. Constantine, reconnue pour être la ville d'origine de nombreux rapatriés d'Algérie à l'indépendance, est également le berceau de Benjamin Stora, l'éminent historien à la tête du groupe d’historien français.
Aux côtés de Benjamin Stora, des experts tels que Tramor Quemeneur, Jacques Fremeaux, Florence Hudowicz et Jean-Jacques Jordi ont apporté leur expertise lors de cette rencontre.
Un pas vers la réconciliation
Lors de cette réunion, des progrès substantiels ont été réalisés. Les membres de la Commission ont convenu de plusieurs points, notamment la restitution d'archives et la poursuite des recherches.
Sur l'épineuse question de la restitution d'archives, un consensus a émergé : la France va restituer à l'Algérie des archives numériques, incluant un accès à un portail spécialement conçu pour les documents des premières années de la période coloniale.
Ce processus implique la restitution de deux millions de documents numérisés, ainsi que des rouleaux de documents datant de la période ottomane. Cette étape initiale, prometteuse, pourrait bien ouvrir la voie à d'autres avancées.
De plus, la France a manifesté son accord de principe pour la restitution de certains biens appartenant à des personnalités historiques algériennes comme l'Emir Abdelkader. La Commission aborde également la restitution de deux crânes de résistants algériens, poursuivant ainsi un processus entamé en juillet 2020 avec la restitution de 24 crânes.
Vers approfondissement du dialogue historique entre l'Algérie et la France ?
Enfin, selon des sources proches de la Commission, les membres envisagent de se rencontrer plus fréquemment, alternant entre l'Algérie et la France.
L'objectif ? Avancer à un rythme soutenu dans ce travail de mémoire, impulsé par les présidents des deux pays et conduit par des chercheurs et historiens, dans un esprit de sérénité et de coopération.