France-Algérie : Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune manifestent une volonté commune de renouer les liens !

Après plusieurs mois de tensions, Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune entendent redonner un élan concret à leur partenariat, sur fond de coopération sécuritaire, migratoire et mémorielle.

Publié : 3 avril 2025 à 11h11 par La rédaction

Macron - Tebboune (France - Algérie)
Crédit : Présidence de la République algérienne - Facebook

Paris tend la main à Alger pour tourner la page des tensions. Emmanuel Macron s’est entretenu par téléphone lundi 31 mars avec son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune.

À l'occasion de la fête de l’Aïd, le chef de l’État a transmis ses vœux de succès et de prospérité au peuple algérien. Mais cet échange, qualifié de « franc et amical », a surtout été l’occasion d’un rapprochement politique attendu après une période de refroidissement dans les relations entre Paris et Alger.

Volonté commune de renouer les liens

Les deux dirigeants ont manifesté une volonté partagée de relancer un dialogue constructif, notamment sur les bases posées lors de la Déclaration d’Alger d’août 2022. Ce texte marquait une étape importante dans la coopération bilatérale, avec des avancées symboliques fortes, notamment sur les questions mémorielles.

On y retrouvait la création d’une commission d’historiens franco-algériens, la restitution de restes humains et des reconnaissances officielles sur des figures emblématiques de la guerre d’indépendance, telles qu’Ali Boumendjel et Larbi Ben M’hidi.

Sécurité, migrations et mémoire : les priorités

Dans un contexte international instable, les deux présidents ont souligné l’importance d’un dialogue d’égal à égal entre deux partenaires majeurs pour les équilibres régionaux, en Méditerranée comme en Afrique.

Une relance immédiate de la coopération sécuritaire a été décidée. Le dossier migratoire, lui aussi sensible, sera également remis au cœur des discussions. L’objectif : « une coopération fluide et efficace » répondant aux attentes des deux pays, selon les termes de l’échange.

Sur le plan mémoriel, les deux chefs d’État ont exprimé leur volonté de voir la commission mixte des historiens reprendre ses travaux sans délai. Une nouvelle réunion est prévue prochainement en France. Les résultats de cette collaboration devront être remis aux présidents avant l’été 2025. Une manière d’afficher une continuité dans la démarche de réconciliation historique.

Relancer les échanges économiques et judiciaires

Autre axe majeur abordé : l’économie. Paris et Alger souhaitent dynamiser leur coopération dans les secteurs porteurs, avec un engagement réciproque à soutenir les investissements dans le respect des intérêts mutuels. Emmanuel Macron a également réaffirmé le soutien de la France à la révision de l’accord d’association entre l’Union européenne et l’Algérie, sujet stratégique pour Alger.

Le dialogue judiciaire entre les deux pays sera lui aussi réactivé. À ce titre, le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, effectuera prochainement une visite à Alger. Cette reprise des échanges juridiques est vue comme un levier de confiance supplémentaire

Un geste demandé pour Boualem Sansal

Parmi les sujets évoqués, Emmanuel Macron a aussi exprimé une requête personnelle. Il a appelé son homologue à un acte de clémence en faveur de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, invoquant son âge avancé et son état de santé.

Une visite diplomatique dès le 6 avril

Pour concrétiser cette relance bilatérale, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, se rendra à Alger le 6 avril. Cette visite, effectuée à l’invitation du chef de la diplomatie algérienne Ahmed Attaf, devra fixer les priorités de ce nouveau partenariat et les étapes de sa mise en œuvre.

Une rencontre présidentielle à venir

Enfin, les deux chefs d’État ont convenu du principe d’une rencontre prochaine. Elle viendrait sceller cette nouvelle dynamique, avec pour ambition de bâtir une relation « sereine, ambitieuse et respectueuse » entre deux nations aux destins profondément liés.