Mahieddine Khalef, l’entraineur algérien le plus titré de l’histoire, n’est plus !
Ancien sélectionneur national et entraîneur emblématique de la JS Kabylie, Mahieddine Khalef s'est éteint à l'âge de 80 ans, laissant un héritage inestimable au football algérien.
Publié : 10 décembre 2024 à 13h11 par La rédaction
Le monde du football algérien est en deuil après l’annonce du décès de Mahieddine Khalef, figure emblématique du sport national. L’ancien entraîneur de la JS Kabylie et co-sélectionneur de l’équipe nationale lors de la mythique Coupe du monde 1982 s’est éteint ce mardi 10 décembre 2024 à l’âge de 80 ans. Sa disparition marque la fin d’une ère pour le football algérien, où il avait su inscrire son nom en lettres d’or.
Un parcours exceptionnel de joueur à entraîneur
Né le 17 janvier 1944 à Mechra Bel Ksiri, au Maroc, dans une famille algérienne originaire d’Aït Yenni, Mahieddine Khalef a marqué le football algérien dès ses débuts. Joueur au KAC Kénitra, il rentre en Algérie en 1967 et rejoint la JS Kabylie (JSK). Avec ce club, il contribue à son ascension en première division et participe à son premier titre de champion d'Algérie en 1973, sous la direction de l’entraîneur roumain Virgil Popescu.
Son passage sur le banc de touche débute en 1972, dans un contexte délicat où la JSK luttait pour son maintien. En collaboration avec des entraîneurs de renom comme Stefan Zywotko, Mahieddine Khalef construira l’une des périodes les plus glorieuses de l’histoire du club kabyle et du football algérien.
Une légende sur le banc de la JSK
Avec la JS Kabylie, Mahieddine Khalef a contribué à écrire les plus belles pages du football algérien. En duo avec le Polonais Stefan Zywotko, il a remporté pas moins de 8 titres de champion d’Algérie entre 1977 et 1990, ainsi qu’une Coupe d’Algérie, une Ligue des Champions de la CAF (1981), une Supercoupe d’Afrique (1982) et la Coupe de la CAF avec Nasser Sandjak. Pendant 11 années consécutives, son équipe ne descend jamais au-delà de la troisième place du championnat, un record encore inégalé.
Mahieddine Khalef était bien plus qu’un entraîneur : il était un visionnaire, capable de tirer le meilleur de ses joueurs et d’instaurer une discipline qui allait hisser la JSK au sommet du football africain. À ce titre, il a été honoré en 2009 en devenant président d'honneur du club, un hommage mérité pour son rôle fondateur dans l’histoire du club.
Sélection nationale : un héros de 1982
Fort de ses succès en club, Khalef fut appelé à co-diriger l’équipe nationale algérienne à partir de 1979, en collaboration avec Rachid Mekhloufi. Sous sa houlette, l’Algérie réalise des exploits mémorables, notamment lors de la Coupe du monde 1982 en Espagne.
La victoire contre l’Allemagne de l’Ouest (2-1) reste l’un des moments les plus marquants de l’histoire du football algérien. Bien que l’Algérie ait été éliminée à cause d’un match arrangé entre l’Allemagne et l’Autriche, cette performance a laissé une empreinte indélébile dans l’histoire mondiale du sport.
En tant que sélectionneur, il a également mené l’Algérie à la finale de la CAN 1980 et à une participation remarquable aux Jeux Olympiques de Moscou la même année.
Des hommages unanimes
Suite à l’annonce de son décès, les hommages ont afflué de toutes parts. La Fédération algérienne de football (FAF) a exprimé sa « profonde tristesse », qualifiant Mahieddine Khalef de « pionnier » du football algérien. Le ministre des Sports, Walid Sadi, a présenté ses condoléances à la famille du défunt et salué « un homme qui a marqué de manière indélébile le paysage sportif algérien ».
La JS Kabylie, le club qu’il a porté au sommet, a également réagi avec émotion. « Toute la grande famille de la JSK est touchée et profondément attristée par cette perte. Mahieddine Khalef a marqué de son empreinte l’histoire du club et du football algérien », peut-on lire dans le communiqué officiel.
Un héritage durable
Mahieddine Khalef laisse derrière lui un héritage immense. Il était non seulement le plus titré des entraîneurs algériens, avec 13 trophées à son actif, mais aussi une figure qui a incarné l’excellence et la résilience. Son influence dépasse largement les terrains, inspirant plusieurs générations de joueurs, d’entraîneurs et de supporters.
Sa notoriété, intacte jusqu’à la fin de sa vie, témoigne de son rôle central dans l’histoire du football algérien. Même les jeunes générations, qui n’ont pas connu ses exploits en direct, gardent en mémoire le récit de ses succès transmis par leurs aînés.