Maïwenn, l’Algérie dans le cœur !
19 mai 2023 à 16h23 par La rédaction
Les fans de cinéma ont découvert, mardi 16 mai, le film « Jeanne du Barry » de Maïwenn ; un long métrage qui était également en ouverture du 76e Festival de Cannes.
Le film tant attendu de Maïwenn, intitulé « Jeanne du Barry », a ouvert en grande pompe le 76e Festival de Cannes le 16 mai 2023.
Cette nouvelle œuvre cinématographique mettant en scène l'emblématique Johnny Depp, a également été projeté en avant-première mondiale au Grand Théâtre Lumière du Palais des festivals, à Cannes. Une journée mémorable pour les cinéphiles français, car le film « Jeanne du Barry », est sorti simultanément dans les salles de cinéma du pays.
Le synopsis
L'histoire se concentre sur le destin de la courtisane Jeanne du Barry, issue d'un milieu populaire, et sur les conséquences hostiles que sa relation avec le roi Louis XV a suscitées à la cour de Versailles.
Avec « Jeanne du Barry », Maïwenn cherche à captiver les spectateurs avec une exploration dramatique de la liaison légendaire entre la courtisane et Louis XV, ainsi que du scandale retentissant qu'elle a provoqué au Château de Versailles.
Le film propose une plongée dans les arcanes de la cour, mettant en lumière les intrigues politiques et les jeux de pouvoir qui ont marqué cette époque.
Qui est Maïwenn le Besco ?
Maïwenn le Besco est issue d'une famille artistique et a tracé son chemin dans le cinéma français par passion et talent. Dès son plus jeune âge, elle a rapidement captivé le public et l'industrie avec sa présence remarquable devant la caméra.
Sa collaboration avec Luc Besson a donné naissance à des films emblématiques tels que « Léon » et « Le Cinquième élément ». Après une pause consacrée à l'écriture, Maïwenn fait un retour marqué avec des projets audacieux comme « Haute tension ».
En tant que réalisatrice, elle a séduit les critiques et le public avec « Pardonnez-moi » et « Polisse », qui a remporté le Prix du Jury à Cannes. Son dernier film, « Jeanne du Barry », où elle incarne le rôle éponyme aux côtés de Johnny Depp, a ouvert le Festival de Cannes cette année.
L’Algérie dans le cœur
L’actrice franco-algérienne a toujours clamé son amour pour l’Algérie, terre de ses grands-parents avec lesquelles elle a eu une relation fusionnelle. Invitée dans l’émission en Aparté sur Canal +, lundi 15 mai, Maïwenn a affirmé : « À Alger, en Algérie d’ailleurs tout court, je me sens chez moi, parce que les caractères des algériens, leur amour, leur intégrité, leur dignité, c’est mon enfance, c’est ma famille, et puis c’est le bon côté de ma famille surtout ». Elle a par ailleurs précisé qu'elle porte un prénom algérien « Nedjma », qu'elle préfère à Maïwenn.
Dans une interview qu’elle a accordée à La Nouvelle République, elle a exprimé les raisons qui l'ont poussée à prendre la nationalité algérienne, en lien avec l'influence de ses grands-parents et la volonté de ses parents de lui faire oublier ses origines.
« C’est parce que mes grands-parents, qui m’ont construite, revendiquaient leurs origines mais qu’ensuite mes parents ont voulu me faire oublier l’Algérie, me faire croire que ce n’était qu’un détail de ma vie. J’ai voulu prendre la nationalité algérienne pour mes grands-parents. Je pense qu’on peut épouser un pays comme on se marie à un homme ou une femme. »
Quand les racines et la quête de soi appellent Maïwenn dans son long-métrage ADN
Dans son film « ADN », Maïwenn mélange avec talent le drame et l'humour, incarnant le personnage de Neige, profondément marqué par l'influence de son grand-père algérien. Élevée par ce dernier, elle a échappé aux tourments d'une mère toxique et d'un père étouffant.
Cependant, lorsque le patriarche rend son dernier souffle, la famille bascule dans la discorde. Les conflits surgissent autour du choix du cercueil, des rites funéraires, et des divergences d'opinions déchirent les proches. Bouleversée par cette perte, Neige entreprend une quête identitaire qui la conduit à se soumettre à un test ADN et à envisager d'obtenir la nationalité algérienne.
Par cette œuvre poignante, la quête identitaire se mêle au deuil, explorant les profondeurs de l'âme humaine. Maïwenn, dont le lien avec l'Algérie ne cesse de la hanter, nous transporte dans un récit empreint d'amour et de souvenirs qui transcendent les frontières du temps.
« Pour moi, l'Algérie c'est plein de choses : c'est une source d'amour inépuisable, c'est mon enfance… C'est ma madeleine de Proust », confie la réalisatrice.
Pourtant, Maïwenn tient à souligner que « ADN n'est pas un film sur l'Algérie ». Toutefois, les empreintes de ce territoire mystique et chargé d'histoire se révèlent au cours de ce long-métrage.
Comme un hommage vibrant, la réalisatrice intègre des éléments tels qu'une phrase d'une chanson d'Idir ou encore l'évocation du chef-d'œuvre littéraire de Kateb Yacine, « Nedjma », à travers le personnage de Neige, magnifiquement interprétée par Maïwenn elle-même.
Même l'affiche du film, où l'on peut voir l'actrice dans une manifestation du mouvement de contestation populaire Hirak, témoigne de l'influence indéniable de l'Algérie sur ce projet artistique unique.
Ainsi, Maïwenn nous offre un précieux rappel : le cinéma a le pouvoir de tisser des liens intemporels, de rendre hommage à nos origines et de nous guider vers une meilleure compréhension de nous-mêmes.